Madagascar : Affaire LOC : une escroquerie pyramidale ?


Depuis plusieurs mois, le petit monde des entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP) malgaches frémissait de rumeurs. En cause, LOC ou Liaison Office and Consulting, un bureau d’étude qui affirmait avoir été commissionné par l’Église Catholique pour réaliser d’importants travaux de construction dans toute l’Île.

Depuis septembre 2009, une centaine d’entreprises se sont engagées dans des travaux de construction d’infrastructures telles que des écoles, des presbytères, des salles de fêtes ou la restauration d’édifices religieux. En étant obligées de débourser des montants importants pour le démarrage de ces chantiers supposés juteux : en effet, outre que ces entreprises avaient à payer de substantielles commissions d’étude auprès de LOC, aucune avance de démarrage n’était prévue et les règlements aux entreprises ne devaient démarrer qu’après réalisation de 30 à 50% des travaux.

Les doutes ont commencé à croître lorsque entreprises et institutions religieuses ayant autorisé des travaux sur leurs terrains ont commencé à confronter les informations dont elles disposaient. Car sur la question de l’origine du financement des travaux, les versions communiquées par les responsables du cabinet LOC semblaient diverger sensiblement selon qu’ils s’adressaient aux uns ou aux autres. Les entreprises s’étaient entendu dire que le financement venait de l’Église catholique. Les congrégations avaient pour leur part compris que LOC se chargeait d’obtenir des fonds venant de l’extérieur de Madagascar.

Dans une lettre datée de février 2010, la conférence épiscopale de Madagascar écrivait alors aux diocèses et congrégations religieuses de cesser de contracter avec LOC ou toute autre société ou organisme similaire, et elle rappelait que les véritables représentants légaux de l’Église vis-à-vis du monde économique étaient les évêques. Il semble cependant que cet appel n’ait pas été immédiatement pris en compte dans l’ensemble de l’Église et que des projets de constructions aient encore été lancés après cette lettre.

À l’heure actuelle, alors que 140 à 150 chantiers de construction seraient liés à ce cabinet LOC et se se situent à des niveaux variés de réalisation, très peu de paiements ont été effectués aux entreprises. Au point que la thèse de l’escroquerie pyramidale, où les versements de commissions des derniers entrants servent à régler les premières entreprises, devient crédible. La très grande majorité d’entre elles se retrouve en tout cas en grosse difficulté financière, et se retourne vers l’Église catholique pour payer les travaux. Car le cabinet LOC, après avoir évoqué des manoeuvres frauduleuses de certains de leurs anciens salariés, se révèle aujourd’hui insolvable.

Source : Madagascar Tribune

2 réflexions au sujet de « Madagascar : Affaire LOC : une escroquerie pyramidale ? »

  1. Bonjour à l’équipe,
    Je découvre ce blog. Félicitations, il est très intéressant et attractif. Je vais en faire la pub !
    Bonne continuation à tous,

    Rado

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